Lucas Cranach et son temps s'expose au musée du Luxembourg dont c'est pour Cranach, la réouverture. Ce musée a la particularité de ne détenir aucune œuvre mais d'organiser deux expositions annuelles. Le bâtiment fut construit sous l'initiative de la reine Marie de Médicis mère du futur Louis XIII entre 1615 et 1630. A deux pas de lui ce trouve le Sénat qui veille maintenant sur sa destiné et un peu aussi la notre.
Les salles petites et bien remplies vont nous proposer quatre thèmes principaux: portraits de notables, autoportraits, sujets religieux, tableaux liés à la mythologie et au symbolisme. Nous étions venu par la publicité faite autour des nus de Cranach. Avouons le tout de suite nous serons déçus. Très peu de tableaux de ce type. Une dizaine peut être; trés peu au regard de la production de ce peintre
La peinture de Cranach peut se définir comme étant de "grande miniature" (pas évident je sais). La taille des tableaux varie du petit format au grand format. Cependant la façon de peindre est la même. Précise, fine, appliquée et étonnamment moderne. Inspiré de Dürer à ses débuts (gravure, scènes de foule) il s'orientera ensuite vers la représentation religieuse et mythologique. Ami de Luther beaucoup de représentations verront l'influence du protestantisme. Les nymphes à la fontaine (37 œuvres recensées) sont les exemples typiques de l'art de Cranach. "Fontis Nympha Sacri Somnun Ne Rumpe" (je suis la nymphe de la source , n'interromps pas mon sommeil, je me repose) nous interpelle. Entre la mondanité, l'abandon au regard et l'interdit. Je m'offre a ton regard mais ne me touche pas. On retrouve régulièrement dans l'œuvre la symbolique de l'époque: les perdrix par exemple, toujours par deux, représentant la luxure, la sphère pour la fortune, les rayures pour le diable (le martyr de Ste Catherine). Et puis les symboles de la justice, de l'adultère (La bouche de la Vérité*)
La nudité des personnages très avant gardiste pour un peintre de la renaissance fera la réputation de Cranach. On peut aussi remarquer que les têtes de personnage pourraient indifféremment être sur le corps d'une sainte, d'une nymphe ou d'une représentation mythologique (Lucrèce). Est ce dû à l'atelier de Cranach et a une sorte de "facilité" de réalisation? Je n'irai pas a comparer au principe de Playmobil mais cela est assez frappant.
Le regret de cette exposition aura de n'avoir pas vu la reproduction des Trois Grâces œuvre exceptionnelle récemment acquise par le Louvre au travers d'une souscription (AJ)
*Dans le tableau "La bouche de la Vérité" une épouse soupçonnée d'adultère doit mettre sa main dans la bouche de "la Vérité". Elle affirme que seuls son mari et le fou l'on touchée... Mais le fou n'est autre que son amant...perfidie?
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